Se pose tout d’abord la question de l’équilibre entre une logique financière et une logique entrepreneuriale. Apparaît ensuite l’ouverture que représente la franchise pour les fonds d’investissement.
La première intervention est de Madame Délila ALLAM, maître de conférence à la Sorbonne. Elle signale que si l’intérêt du monde de la franchise pour le monde de la finance se confirme, la franchise de son côté trouve de nouvelles terres de conquête dans le monde de la finance. Pour elle il y a un équilibre à trouver entre une logique financière et une logique entrepreneuriale.
Il y a deux ressources essentielles : l’actif de site et l’actif humain. D’ailleurs le développement de la pratique de la multi franchise nécessite de nouvelles compétences de l’entrepreneur franchisé comme de l’entrepreneur franchiseur. Les problématiques financières sont encore plus délicates au moment des transmissions. Pour le franchisé qui se retire, il s’agit simplement de revendre son commerce, tandis que le franchiseur revend un réseau de partenaires avec lesquels il a construit un actif collectif. Sans vigilance, le caractère patrimonial des réseaux pourrait être affaibli. Il est ainsi clair qu’il ne faut pas céder à la seule logique financière.
A la suite de cette prise de parole, Jean-Louis Rambaud, directeur associé Apax, estime que sa seule présence à la table ronde met en évidence l’importance prise par les fonds d’investissement. Ainsi aujourd’hui 300 milliards de dollars sont levés dans ce qu’on appelle le Private Equity. En France en 2006 on a investi 10 milliards d’euros, un montant multiplié par 10 en 10 ans. 80 % de ces fonds sont investis en LBO (Un financement d’acquisition par emprunt, pour l’anglais leverage buy-out), donc sur des sociétés mures, au détriment des sociétés en croissance ou en création. Les fonds ont inventé un nouveau métier, celui d’actionnaire professionnel.
Pour lui il s’agit d’un cercle vertueux en matière de création de valeur. Les performances sont très diverses. Or l’alignement des intérêts des équipes de direction et des actionnaires dynamise l’entreprise. Aujourd’hui les financiers s’intéressent de plus en plus à la franchise grâce à l’amélioration de son image. Pour un investisseur, le système est attractif puisqu’il y a une rentabilité par effet de levier. De plus il est vérifié que le système convient bien à certains secteurs d’activité.
Le modèle de la franchise peut néanmoins représenter quelques inconvénients. Ainsi l’absence de maîtrise directe du réseau peut entraîner un manque de réactivité. On ne peut pas obliger un franchisé à investir vite. Le problème de la succession des franchisés se pose également. Enfin le développement international est difficile. Pour bien valoriser l’entreprise, Jean-Louis Rambaud suggère d’optimiser les explications concernant le savoir-faire du franchiseur. En effet c’est ce qui intéresse le plus l’investisseur qui peut parfois être spécialisé et avoir des visions à plus ou moins long terme du secteur d’activité.