Une étude réalisée par Aéroports de Paris révèle ce comportement particulier de l’homme. Il existe en effet une clientèle importante d’hommes de 35 à 55 ans qui se déplacent pour affaires et passent plus de temps dans les aéroports qu’en centre-ville. Et dans cet espace particulier ils dépensent volontiers 30 % de plus que les femmes en moyenne, c’est ce qui est constaté dans les commerces des plates formes de Roissy et Orly.
L’étude réalisée par la Société Added Value s’est penchée vers cette cible au vu des statistiques puisque 78,5 millions des voyageurs qui passent chaque année par les deux grands aéroports parisiens sont du sexe masculin. Ils représentent 72 % du chiffre d’affaires des 207 boutiques sur les deux sites.
Ils y font véritablement du lèche vitrine et visitent en moyenne 3 magasins. Ils osent entrer dans les parfumeries et les boutiques de lingerie, alors qu’ils fréquentent peu ce type de boutiques en ville. On peut dire qu’à l’aéroport » l’homme se lâche « ... Il suffit pour s’en convaincre de constater que lorsqu’une femme dépense 36 € en moyenne, l’homme achète pour 43 €. Cela est encore plus marquant pour le grand voyageur (il prend plus de 20 fois l’avion sur l’année) et surtout depuis que les boutiques vont plus loin que le duty free en offrant des produits de mode, d’électronique ou d’optique.
Parmi eux on peut trouver différentes typologies. D’abord les ultrapragmatiques pour qui le voyage est une contrainte, ils font des achats essentiellement utilitaires et davantage à l’aller. Ils ne sont pas très disponibles, plutôt pressés. Ensuite les généreux pour qui le voyage est un moment de transition. Ils achètent plutôt au retour et sont clients de souvenirs pour la famille ou de produits typiques du pays. Ils apprécient les conditionnements uniques et de qualité. Il y a par ailleurs les opportunistes pour qui le voyage est une occasion particulière de shopping. Ils prennent peu l’avion et sont plus jeunes. Ils achètent des produits très divers, ils veulent faire de bonnes affaires. Ils sont attirés par le prix dans les zones détaxées. Enfin restent les shoppers libérés. Ce sont des passagers internationaux souvent originaires de pays où l’offre commerciale est limitée. Ils sont en transit, achètent pour eux ou pour offrir. Ils sont sensibles aux produits associés au luxe, à la qualité et au privilège.
Il est à noter que les boutiques d’aéroport ont perdu l’attrait du prix. Les articles détaxés font partie de l’imaginaire du voyage en avion. Les commerçants peuvent encore jouer sur les promotions et les produits exclusifs pour attirer le consommateur. Ainsi la version pour femme du parfum Vetiver de Guerlain ne se vend qu’à l’aéroport, Lancôme a aussi développé pour cet univers une palette de maquillage exclusif… De quoi inciter certains hommes à acheter des cadeaux à offrir…
Vu dans LSA 9 mars 2006 N° 1943