D’abord il faut lever les obstacles, être créatif n’est pas naturel et certains obstacles s’y opposent, en particulier notre éducation et la peur du ridicule. Nous sommes entraînés, par notre éducation, à résoudre les problèmes posés en cherchant une solution unique.
Or, il faut imaginer plusieurs réponses, sachant qu’il y aura sans doute plusieurs personnes – avec divers points de vue et contraintes – pour mettre en oeuvre la solution finale. Et puis nous nous autocensurons.
Les conseils d’Ivan Gavriloff, associé du cabinet Kaos Consulting.
Ensuite il est bon de s’appuyer sur les autres. Pour innover, il ne faut pas garder ses idées pour soi-même, même si elles ne sont pas abouties. Préférer trouver soi-même une solution reste un véritable handicap. Savoir déceler des innovations ailleurs et les valoriser est donc tout aussi important que la création pure.
Puis il faudra mesurer l’idée nouvelle. La plupart du temps, soit les innovations sont mal perçues au premier abord, soit on vous dira que si ça n’a pas été fait auparavant, cela ne vaut pas la peine. Il est difficile de mesurer la pertinence d’une idée et sa viabilité. Le tout est de la tester à petite échelle avant de se lancer dans de grands chantiers. « Souvent c’est le manque de persévérance qui conduit à l’échec. Il faut accepter de se tromper et chercher d’autres idées pour poursuivre son rêve. » Et puis, il arrive que ce que les gens disent « non » à une idée, et finalement l’essaient.
– Premier exercice. Forcez-vous à trouver trois réponses à la question que vous vous posez en commençant par les petites choses du quotidien, comme par exemple comment vous rendre à un rendez-vous à l’autre bout de la France. Vous serez ensuite plus familier avec cette technique sur des sujets plus importants
– Second exercice. Forcez-vous à penser l’inverse de ce que vous croyez. Cela apporte parfois des solutions inattendues, relativise le problème, génère des idées pour d’autres choses. Envisager un point de vue différent du sien sur un sujet permet de trouver un intérêt là où l’on n’en trouve pas d’ordinaire.
– Troisième exercice. N’abandonnez pas les idées qui sont apparemment sans logique. Parfois, celle-ci apparaît après coup. Une idée n’est pas complètement idiote et il y a une raison pour que vous l’ayez eue. Même si elle est irréalisable, elle peut évoluer ou contribuer à une autre idée.
Enfin la créativité nécessite de l’organisation. Il existe deux types de créatifs : ceux qui résolvent des problèmes qui se posent, et ceux qui ont des rêves et inventent ce dont ils ont envie. C’est un peu la différence entre l’entrepreneur – qui rêve et fait en sorte que ses projets se réalisent – et le manager qui voit les obstacles, dont celui de la critique possible de l’actionnaire.