En devenant chef d’entreprise, il va falloir passer d’une certaine situation personnelle à une autre, où, par nature, règnent l’imprévu et l’aléatoire.
Conséquences sur la vie privée
Il est convenu que la famille doit adhérer au projet. Enfin, c’est tellement mieux. Cette adhésion est très importante, en particulier celle du conjoint, qui peut apporter une aide psychologique et matérielle en prenant en charge certaines tâches. La famille sera-t-elle prête à faire certains sacrifices pendant la phase de démarrage de l’entreprise : déménagement éventuel, nouvelles conditions de vie familiale, parfois abandon de certaines dépenses superflues pour le conjoint, les enfants, la maison….? Le créateur doit s’interroger à propos des charges familiales. Il est bon de bénéficier de l’apport par son conjoint d’un salaire régulier suffisant dans l’attente de la montée en puissance de l’entreprise.
Motivation et capacités
Un porteur de projet doit posséder à la fois : une personnalité dont les traits les plus marquants seront adaptés aux qualités nécessaires pour l’activité, mais aussi un potentiel, c’est-à-dire une capacité personnelle d’action, de résistance physique, de solidité psychologique, d’entregent, de débrouillardise, de capacité à rebondir, etc. Cette capacité sera, ou non, suffisante pour faire face aux aléas du démarrage et de la conduite de l’entreprise.
Evidemment des connaissances et compétences techniques, commerciales, de gestionnaire s’avéreront tout aussi indispensables. On pourra par ailleurs vérifier son expérience : les activités antérieures, en particulier professionnelles, peuvent être un atout important si elles sont en relation avec le projet. Le professionnalisme est une condition de succès, de même qu’un tissu relationnel dans le milieu concerné. A l’occasion d’une création, les connaissances et l’expérience acquises demandent, bien souvent, à être complétées par une formation adéquate. A ce stade de la réflexion, on doit être en mesure de déterminer les contraintes inhérentes au projet, qui concernent le produit ou la prestation : sa nature, ses caractéristiques, son processus de fabrication ou de mise sur le marché…
La faisabilité et la viabilité du projet peuvent dépendre également de la législation : de l’existence des contraintes légales (accès à la profession, réglementation relative à la sécurité…). Un long travail de réflexion doit conduire à mettre en évidence ces contraintes, afin d’en prendre bien conscience, de considérer si elles sont surmontables, et de prévoir de mettre impérativement en regard les parades qui s’imposent.
Dominique Deslandes