Source : article de Meziane Rahbi dans le quotidien LIBERTE, du 15 mai 2012 .
Le développement de la franchise en Algérie est un bon moyen pour accélérer le transfert de savoir-faire.
Pourtant, l’expérience des franchiseurs serait un véritable tremplin pour le transfert du ‘savoir-faire’ en Algérie. Ce savoir-faire commence à être perçu dans le cadre des franchises de type industriel, les plus rares, mais pas encore dans le cadre de la distribution et des services.
La franchise pourrait se développer grâce à un potentiel réel pour cette forme de distribution. Dommage que les pouvoirs publics perçoivent encore, et à tort, la franchise comme une activité d’importation (déséquilibrant la balance des paiements du pays) et tendent à rendre toute importation difficile.
Encore aujourd’hui, les spécialistes n’arrivent pas à convaincre pleinement les pouvoirs publics. Les textes spécifiques qui pourraient réglementer la franchise en Algérie se font attendre. Un texte, travaillé en 2008 par M. Yahiaoui Mohamed-Ouali, ancien responsable au ministère du Commerce, en collaboration avec Maître Hind Benmiloud, n’a pas encore vu le jour.
Selon l’article, la franchise serait une véritable arme contee la progression de la contrefaçon et pourrait apporter une sécurité par la traçabilité des produits. Ce serait un moyen d’aider à la création d’entreprises et par conséquent de créer des emplois.
Exemple : Suite à un séminaire organisé par la BAD, Samy Boukeïla PDG de BKL Industries, a lancé la première franchise industrielle algéro-algérienne, avec l’aide de la société financière internationale, département de la Banque mondiale. L’objectif étant la création, d’ici fin 2013, de créer 60 nouvelles franchises. Mais, depuis 2009, les craintes face à la bureautique ont permis la création de seulement cinq franchises en menuiserie,
Sept franchiseurs français : 5 à sec, Brioche Dorée, Dim, Juju’s bar, Mister Auto, Virgin Megastore et Papa Bricole ont été présentés lors de ce séminaire, et d‘autres franchises adaptent leur concept au marché spécifique de l’Algérie.
Commentaire d’AC Franchise sur cet article
Les vrais problèmes sont d’une part la crainte de favoriser les importations de produits en ouvrant la porte à la franchise dans un pays où les licences d’importation demeurent la règle et où la balance des paiements s’équilibre plus grâce aux hydrocarbures qu’aux produits finis.
Les franchises qui exploitent des magasins se heurtent aussi à la rareté des locaux bien placés et à la faible protection du locataire d’un commerce face aux exigences du propriétaire. Il est ainsi difficile d’investir autant qu’il le faudrait dans l’agencement du local car on n’est pas certain que le loyer ne sera pas fortement augmenté ou qu’on ne sera pas obligé de quitter le local loué et aménagé à grands frais.
Les franchises de service, elles, devraient se développer sans que l’état n’ait de crainte pour la balance des paiements des biens mais les mêmes craintes produisent les mêmes effets pour l’évasion des capitaux et l’évasion fiscale. Tout cela freine l’arrivée de franchises étrangères mais ne semble pas profiter à l’éclosion de franchises algériennes qui demeurent une denrée rare. C’est la modernisation du commerce et des affaires et l’intérêt du consommateur qui pâtissent de ce manque de concurrence et de ce manque de transfert de savoir-faire.
En conclusion, je plaide pour une libéralisation raisonnée basée sur la qualité de l’information donnée par le franchiseur au franchisé avant de signer un contrat et sur un encouragement de la création de franchises algériennes en même temps qu’une ouverture des frontières commerciales.
En conséquence, si loi sur la franchise il y a un jour en Algérie, je pense qu’il faudrait :
1) qu’elle oblige le franchiseur à donner une information complète et sincère, s’inspirant ainsi de la loi Doubin en France ou de la loi Laruelxle sur l’information precontractuelle en Belgique,
2) qu’elle incite le franchisé à bien lire et bien comprendre ce à quoi il a droit et ce à quoi il s’engage,
3) qu’elle clarifie et facilite la rémunération des franchiseurs nationaux et internationaux en libéralisant le paiement des droits d’entrée et des redevances,
4) qu’elle ne soit pas trop restrictive sur la définition de la franchise mais soit claire sur le fait que tout droit d’entrée et toute redevance doit être la contrepartie de prestations claires et chiffrées comme l’utilisation d’une marque, l’utilisation des outils mis à disposition par le franchiseur et la rémunération des services qu’il rend au franchisé.
Jean Samper
Conseil en franchise
Fondateur de AC Franchise Algérie