Alger veut retrouver ses visiteurs et ses clients et l’administration exige des commerçants qu’ils rénovent leurs façades selon un cahier des charges précis pour rendre les rues commerçantes plus attractives. Les commerçants et restaurateurs algérois ne comprennent pas pourquoi ils sont les seuls à supporter les frais de cette réhabilitation.
Le centre d’Alger veut retrouver sa clientèle
Le centre-ville d’Alger fait son grand ménage sous l’autorité du wali de la ville qui exige depuis Mai dernier de tous les commerçants et restaurateurs situés au centre-ville, dans les rues telles que Larbi Ben M’hidi ou l’avenue Pasteur qu’ils transforment leurs devantures. La lettre, envoyée par le gouverneur « faisant obligation aux propriétaires, locataires, gérants ou cogérants de locaux commerciaux de rénover ou réhabiliter les devantures de leurs locaux en perspective du lancement et de la mise en uvre des travaux d’aménagement ».
L’intention du wali est de redonner du lustre au centre-ville de la capitale qui a perdu sa clientèle. Ces derniers se sont reportés sur des quartiers plus côtés que le centre comme Hydra. D’après le cahier de charges les nouvelles façades doivent arborer de la faïence noire et de la peinture blanche. Les cafés et restaurants avec terrasses doivent poser des plantes, opter pour du mobilier plus moderne, troquer les parasols publicitaires pour d’autres sans publicité et installer un service wifi. Une révolution prometteuse ?
Algers plus moderne, va-t-elle faire revenir ses clients ?
La grogne des commerçants s’est faite ressentir. Pour certain le coût du relooking s’est élevé à 200 000 dinars, un investissement auquel la ville n’a pas participé. Mais est-ce que l’aspect esthétique est le seul facteur qui a fait fuir la clientèle algéroise ? Beaucoup de commerçants ont des doutes et soulignent le fait que d’autres problèmes seraient à la source de cette délocalisation de la clientèle vers les hauteurs d’Alger. Alors que certains affirment que le manque de sécurité au cur de la ville serait la cause, d’autres se plaignent du manque de stationnement et d’éclairage au centre-ville.
Le centre d’Alger veut retrouver toute son attractivité d’antan. Alors, réhabiliter les commerces, ouvrir les magasins jusqu’à 1h du matin (volonté émise par les autorités) sera-ce suffisant ? Mais n’est-ce pas une condition essentielle du retour à la prospérité du centre ? N’était-il pas temps de réagir face à une esthétique dégradée ? Pouvait-on espérer redonner envie de faire du shopping dans des rues aux façades décrépies ? Les franchises viendront-elles dans le centre ? Le commerce algérien va t’il profiter de ces rénovations pour créer ses propres concepts de franchise ?
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