Une grande question qui oppose encore aujourd’hui bon nombre d’intervenants en franchise et en entrepreneuriat est : « Un franchisé est-il oui ou non un entrepreneur ? » Les réponses sont partagées au sein de la communauté entrepreneuriale. Et vous, qu’en pensez-vous?
1— Modèle relationnel franchiseur-franchisé
Heureusement, cette façon de penser est de plus en plus rare; le profil des franchisés tend donc également à changer. En effet, si le franchisé est considéré comme un gérant, son franchiseur a de fortes chances de choisir des franchisés qui n’ont pas ― ou peu ― le sens de l’entrepreneuriat, car dans le cas contraire, des conflits en lien avec leurs visions personnelles risqueraient de subvenir. Aujourd’hui, bon nombre de réseaux de franchisés ont des modèles d’affaires ou en sont à un stade de maturité qui requiert une certaine dose d’entrepreneuriat de la part des franchisés.
Dans les faits, plus le franchiseur établit une relation de partenariat avec ses franchisés et plus le degré d’entrepreneuriat de ces derniers pourra être élevé. Jusqu’à un certain point me direz-vous puisqu’en effet, un franchisé trop entrepreneur risque d’être malheureux dans un environnement où l’encadrement est de mise et où la prise d’initiatives requise est moindre.
2— Modèles d’affaires versus le degré d’entrepreneuriat requis
Il est important, lorsque vous recrutez vos franchisés, de vous assurer que leur niveau d’autonomie pour être performants et heureux soit cohérent avec le niveau d’encadrement que vous offrez aux franchisés. Autrement, cela risque d’éclater en conflit un jour ou l’autre. Pour certains franchiseurs, il est très pertinent d’avoir au sein de leur réseau des franchisés très entrepreneurs qui vont contribuer à développer leur franchise, par exemple dans un secteur très compétitif, ou qui supporteront l’évolution du modèle d’affaires dans le cas où le réseau est très jeune.
Enfin, certains modèles d’affaires impliquent une grande capacité à performer en contexte d’incertitude. Les entrepreneurs carburent et performent dans de tels contextes. À vous de voir le profil entrepreneurial le plus pertinent selon : votre modèle d’affaires, votre niveau de maturité, votre propre personnalité, les investissements requis (prise de risque) etc.
2— L’entrepreneur part de rien et prend tous les risques
Mais, il reste que démarrer une entreprise, qu’elle soit ou non en franchise, comporte son lot de risques et demande au franchisé de travailler d’arrache-pied. Si l’on se fie à la logique disant que le franchisé n’est pas entrepreneur, une personne qui reprend la relève d’une entreprise existante ne serait-il donc pas un « vrai » entrepreneur? Bien sûr que si, il l’est! Les défis sont différents selon la situation : le franchisé est soutenu par un plus grand et solide parachute et il a accès à des techniques éprouvées dès le départ pour l’aider à réussir son saut, mais il reste qu’il se lance aussi dans le vide. Le saut, il doit quand même le faire ….
Voici dans les faits des exemples de définitions de ce qu’est un entrepreneur.
Bref, un certain degré d’entrepreneuriat est requis pour décider de se lancer en affaires. Greg Nathan du Relationship Franchise Institute l’a affirmé : 40 % du succès d’une franchise repose sur les épaules du franchisé même. Il faut donc une certaine capacité à prendre des risques et une « drive » pour lancer une entreprise. L’important à retenir : bien évaluer la dose d’entrepreneuriat propre à votre réseau et vous assurer que votre processus de recrutement vous permet d’attirer les bonnes personnes.
La newsletter du CQF