Il s’agit d’un travail utile et très fructueux, car selon l’aisance que le créateur aura pour le mettre en forme, cela signifiera qu’il a, ou n’a pas, accompli un bon travail d’élaboration et qu’il a, ou n’a pas, acquis, au cours de cette préparation, la maturité suffisante. Si, à ce stade, on éprouve des difficultés, c’est en général parce qu’on n’est pas prêt : ni pour défendre son projet ni pour se lancer.
Le dossier à constituer pour solliciter les partenaires économiques – en particulier les financeurs potentiels – doit permettre au lecteur de comprendre rapidement de quoi il s’agit, savoir qui est le promoteur du projet, évaluer la valeur de la préparation du projet et bien sûr de prendre position favorablement.
D’abord ce dossier doit être soigné. La première impression étant la bonne pour susciter un intérêt favorable chez le lecteur, ce document doit avoir une présentation impeccable. Il doit également être concis. Dans la grande majorité des cas, il ne doit comporter qu’une trentaine de pages, hors annexes. Pour ne pas alourdir inutilement le dossier, il est plus judicieux de réunir toutes les pièces justificatives dans un dossier bis. Le rédacteur doit penser au lecteur : ce sera le plus souvent quelqu’un de très occupé et très sollicité. Le meilleur service que l’on peut lui rendre – et donc se rendre – c’est de lui faciliter le travail, en lui confiant un document suffisamment synthétique, facile à lire et à comprendre. En effet, un banquier qui doit s’attaquer à la lecture d’un « pavé » commencera déjà à avoir, inconsciemment ou pas, un préjugé défavorable. Il faut donc aller à l’essentiel.
Néanmoins ce dossier devra être complet. Il s’agit donc de faire court, mais sans rien oublier de ce qui permet de juger de la faisabilité et de la viabilité du projet. Tous les aspects doivent donc être traités. Afin de le rendre clair, Il sera rédigé dans un style simple et facilement compréhensible, en évitant tout jargon : il faut toujours se mettre à la place du lecteur non initié. Le texte doit avoir une bonne lisibilité grâce à un choix judicieux de caractères d’impression et de symboles, une mise en page de qualité, avec une pagination correcte et un sommaire.
Il faudra penser à bien le structurer. Ce dossier doit être ordonnancé de façon logique dans sa décomposition en parties et sous-parties. Les titres donnés aux chapitres doivent aider le lecteur dans l’appréhension de l’ensemble du sujet. Pour être crédible, il ne faut affirmer que des choses vérifiables. Le créateur doit donc est attentif à citer ses sources d’informations : références d’ouvrages ou d’études, coupures de presse, identité de l’expert dont on rapporte les propos, etc. Et faire figurer dans le dossier d’annexes, un maximum de justificatifs, copies d’articles, comptes rendus de conversations ou d’entretiens téléphoniques, ou mieux encore : lettre que l’on a demandée et su obtenir de l’expert pour qu’il confirme ses dires , par exemple.
Mais avant tout il faudra que ce dossier soit vendeur. Il doit mettre en valeur les points forts du projet. Ainsi les arguments développés, mis en caractères gras ou soulignés au moment où ils sont énoncés, seront repris en synthèse de chaque chapitre ou partie du dossier les concernant, de façon à influencer le lecteur et l’aider à structurer favorablement sa perception du projet.
Pour la composition du dossier voir le second article.
Dominique Deslandes