Depuis trois ans, ce modèle de distribution adossé à la grande distribution a littéralement explosé. Selon LSA expert, les drives sont au nombre de 2807 sur le territoire fin 2013 et pèsent 4% de part de marché. Les prévisions sont de doubler en 2015. Le nombre de ménages utilisant cette formule est de 6,8 millions fin 2013. Ce marché a connu une croissance fulgurante et arrive à un point où il faut se poser les bonnes questions : expansion oui mais jusqu’à quand, rationalisation aussi car le seuil de rentabilité n’est pas toujours au rendez-vous, recherche des bons emplacements, etc . Même s’il reste incontournable pour les enseignes de proposer cette formule, l’heure est à la réflexion sur la stratégie.
Les acteurs du marché et l’avenir du modèle
Même si c’est Auchan qui a ouvert le bal, Leclerc représente à lui seul aujourd’hui la moitié du marché et est numéro 1 suivi d’Auchan et de Chronodrive (filiale Auchan), de Carrefour, d’Intermarché et de Course U (source LSA). Il reste un outil de conquête de clientèle mais doit aujourd’hui être rationalisé car le seuil de saturation a été atteint dans certains secteurs géographiques. Il est vrai que l’implantation d’un drive était facilité administrativement car il demandait uniquement un permis de construire contrairement à une surface commerciale classique qui elle est soumise à une autorisation des CDAC (Les commissions départementales d’aménagement commercial). La loi Duflot qui va les mettre maintenant à égalité risque fort de donner un coup de frein à cette expansion tous azimuts. Le marché n’est pas extensible à l’infini et les enseignes font aujourd’hui le point des drives rentables et ceux qui le sont moins ou pas du tout, d’où la fermeture de certains points de retrait.
Picking en rayon ou mécanisation ? Quelle solution adopter ?
Le picking en rayon est moins performant que l’automatisation. Cependant, la mécanisation testée par Leclerc ne devient rentable que pour les drives réalisant un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros rapporte dans LSA, P. Payraudeau adhérent Leclerc. La mécanisation permet de faire baisser la masse salariale de 10 à 8% du chiffre d’affaires contre un investissement compris entre 3 et 4%. Autre vision chez Auchandrive et Chronodrive. Selon le patron de Chronodrive dans une interview à LSA « l’investissement est très lourd, c’est un outil industriel, il faut dire adieu à la souplesse commerciale. » Deux approches du développement sachant que seuls les gros pourraient se permettre des investissements rentables.
Et l’avenir des drives sera … ?
En France, le marché a atteint sinon un seuil de saturation du moins celui où il faut faire le point sur l’expansion ou la rationalisation. Pour les grandes enseignes, c’est l’international qui est testé actuellement sans le même succès qu’en France semble-t-il. De nouveaux business models sont testés comme les casiers de retraits en magasin qui ont du succès au Royaume Uni et aux Etats-Unis. Chez Monoprix, c’est le Click and Go (une formule de retrait en magasin sans les casiers) qui est testé dans 60 magasins. Quant à Amazon Fresh et son service de livraison à domicile de produits frais testé aux Etats-Unis dans de grandes villes, il reste une menace même si la rentabilité de cette formule n’a pas été prouvée. Amazon facture encore près de 300 dollars par an à ses clients pour avoir gratuitement la livraison gratuite (à partir de 35 dollars d’achat). Donc pas encore gratuite comme l’est le drive. Vu dans LSA