Jacques a fait de son nom une marque mondiale, Benjamin, son fils, est devenu le vrai patron, pourtant leur collaboration continue.
Dans les années 50 Jacques Dessange est l’artisan coiffeur qui a révolutionné le métier en inventant le fameux » coiffé-décoiffé « . Aujourd’hui son groupe pèse 680 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Son implantation couvre une quarantaine de pays avec trois marques : Dessange, Camille Albane et Frédéric Moreno. C’est désormais Benjamin, fils du fondateur, qui tient les rennes. Ils sont tous les deux opérationnels, le passage se fait en douceur.
Entre père et fils chacun donne ce qu’il a de meilleur : Benjamin est très compétent en gestion et dans les relations avec les financiers, Jacques reste le plus performant en communication, le choix des photos, etc. C’est un domaine où l’expérience est un atout. Le créateur d’ailleurs c’est toujours lui, Jacques, mais des coiffeurs ayant la même vision artistique sont actuellement en cours de formation. De toute façon chez Dessange on vend d’abord une qualité de service, une assurance sur une coiffure qui sera appréciée, quant au style on peut penser qu’il est un retour constant vers des coiffures qui sont les valeurs sures. Jacques pense que la cliente veut être coiffée par Dessange, c’est pourquoi il a souhaité enlever son prénom de la marque, et qu’elle imagine alors un Dessange plutôt jeune.
Benjamin se concentre sur le développement, spécialement à l’international. Depuis qu’il travaille pour le groupe 400 salons ont été créés. Sa parfaite maîtrise de l’anglais lui a permis de s’impliquer dans le recrutement des candidats à la franchise. Le père reconnaît que le fils a des qualités et des compétences fortes mais surtout une exigence qu’il n’aurait peut être pas s’il n’avait pas fait partie de la famille. S’il a été coiffeur lui-aussi, cela n’a duré que deux ans, mais il a tout autant le désir de développer une belle image. Pour l’avenir il souhaite que Dessange reste centré sur son métier de coiffeur, tout en faisant évoluer les salons pour bien les différencier de ses concurrents. Ce sont de plus en plus des salons de beauté avec en plus de la coiffure, un institut, un spa, un fitness… Les expériences étrangères qui ont été réalisées sur des surfaces de plus de 2000 m2 montrent que le concept a sa clientèle de femmes qui dépensent beaucoup pour leur beauté. Les deux autres marques ne sont pas négligées pour autant et permettent de créer des salons dans des centres commerciaux à des prix inférieurs.
Du point de vue financier, Natexis est entré au capital à hauteur de 20 % mais le choix a été fait de ne pas entrer en Bourse. Le groupe veut conserver la liberté d’investir à son rythme.
Vu dans L’entreprise N° 232 mars 05