La France n’a cessé d’attirer les investisseurs étrangers particulièrement en 2016 qui a été la meilleure depuis dix ans. En effet, l’année a été marquée par une hausse de 32 % du nombre d’opérateurs étrangers qui ont choisi le Pays des Lumières pour développer leur concept. Cependant un développement à l’étranger nécessite des moyens financiers, logistiques et humains conséquents. Dans cette interview réalisée par Micheline Bourque pour le compte du CQF, Me Alain Cohen, Avocat spécialisé en Droit commercial, des affaires et de la concurrence et Droit immobilier, Membre du Collège des Experts de la FFF, du CQF et du FBC (Franchise Business Club) , revient sur les enjeux et sur les étapes à suivre par un franchiseur Québécois qui souhaite s’implanter efficacement en France.
Notons que les conseils de Me Cohen sont applicables à tous les franchiseurs étrangers qui souhaitent développer leur concept dans l’Hexagone.
Comment ça marche ?
- Protéger son concept : Il faut savoir qu’en France le premier arrivé n’est pas forcément le premier servi. Il peut être judicieux de s’empresser de déposer sa marque avant même de commencer la prospection pour faire face aux risques de vol et d’attaques diverses de tiers. Il est préférable de faire appel à des avocats spécialisés en propriété intellectuelle et en droit des marques pour éviter les mauvaises surprises.
- Trouver le bon partenaire (master-franchisé, associé ou directeur salarié) : Passer par les agences de conseil spécialisées, membres de la FFF, du CQF ou du FBC …et bien entendu par ac-franchise.be ….. afin de trouver le partenaire au profil adéquat. Ce dernier doit être compétent, honnête et capable de développer un réseau de franchise dans son pays. Pour ce faire, il doit maîtriser la langue locale, et bien connaître la réglementation en vigueur, les spécificités du marché local, les normes juridiques et commerciales ainsi que le contexte social et législatif.
- Adapter son concept : C’est une étape délicate car le franchiseur étranger doit être en mesure d’adapter son concept aux spécificités du marché français et aux modes de consommation locales tout en restant fidèle aux fondamentaux et aux valeurs qui ont fait le succès de son concept. A préciser qu’en France la notion de savoir-faire est très importante. Il faut qu’il soit secret (difficilement accessible aux personnes étrangères au réseau), substantiel (doit assurer au franchisé un avantage concurrentiel) et identifié (clair et précis). Le franchiseur doit être en mesure de le dupliquer et de l’actualiser.
Franchiseur et franchisé, deux entités juridiquement indépendantes
La franchise est un modèle de commerce en réseau entre deux entités indépendantes. La relation entre un franchiseur et son franchisé est régie par les termes d’un contrat de franchise qui stipule les droits et les obligations de chacun. Le franchisé reste le seul responsable de la gestion de son entreprise même s’il est tenu de respecter le concept du réseau dans tous ses aspects et les normes imposées par la tête de réseau. Le franchiseur doit quant à lui assister son franchisé dans la mise en oeuvre de son savoir-faire et lui transmettre tous les éléments indispensables à son succès tout en évitant de s’immiscer dans sa gestion…
Ne ratez pas l’intervention de Me Alain Cohen et celle de nombreux autres experts et franchiseurs au 2ème congrès franco-belge de la franchise, organisé par Le Franchise Business Club le 12 septembre à Lille.
https://ac-franchise.be/article/2eme-congres-franco-belge-de-la-franchise-le-12-septembre-2017-a-lil…